Lundi 1er décembre se tiendra la journée mondiale contre le sida. Bien que le nombre de personne vivant avec le VIH augmente sans cesse (Rapport 2013 ONUSIDA), la lutte dans les laboratoires de recherche ne faiblit pas. Parmi les centaines d’essais cliniques menés depuis plus de 30 ans, un vaccin thérapeutique est actuellement testé à Marseille.
Ces recherches, les seules ayant réussies à atteindre la « phase II » définie par des normes de qualité internationales, sont les plus avancées au monde. Réalisées par la société Biosantech de Sophia-Antipolis qui s’appuie sur les brevets du docteur marseillais Erwann Loret, chercheur au CNRS, elles ont pour but de confirmer la non toxicité du vaccin et de quantifier la dose optimale de médicament nécessaire. En collaboration avec l’AMU, le CNRS et l'Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille (APHM), les résultats des mesures effectuées sur 48 patients seront connus en début d’année 2015.
De son côté, Didier Raoult, professeur à la faculté de médecine de Marseille, spécialiste en microbiologie à l’origine de la Fondation Méditerranée Infection de Marseille, a récemment publié avec l’équipe du Pr Yves Lévy à Créteil (Inserm), une étude sur un mécanisme naturel rare de défense contre le sida. Pouvant être liées à l'activité d'une enzyme appelée Apobec et relevant d’une mutation de l’ADN suite à l’assimilation de l’attaquant, ces observations récentes ouvrent de nouvelles pistes pour un traitement lui aussi curatif.
Recherche fondamentale comme recherche appliquée nécessitent des fonds importants. Si en 2012 Biosantech, dans le cadre d’un transfert de technologies, a acquis en propriété exclusive les brevets d’Erwann Loret, en juin 2014 elle a su rassembler des fonds privés pour assurer le développement en « phase III » du vaccin. 803 000 euros ont été levés grâce à une opération de crowfunding exceptionnelle auprès de 107 investisseurs dont Jean-Claude Chermann, co-découvreur du VIH et président de l’Institut International pour le Développement et le Soutien en Recherche Scientifique Innovante (I.I.D.S.R.S.I) qui soutient le projet.