PMB veut relancer une industrie en radiothérapie depuis la Provence

Croissance, innovations et projet d’extension en Pays d’Aix à Peynier

Spécialiste des accélérateurs de particules dans les domaines industriel et thérapeutique, PMB s’est lancée dans la médecine nucléaire depuis 2012.
L’entreprise, basée à Peynier dans les Bouches-du-Rhône, va investir 2,5 M€ dans l’extension de ses bureaux et ateliers pour réaliser des tests sur son accélérateur de particules dédié au traitement des tumeurs, FLASHKNiFE®, un système médical unique au monde. Son ambition, permettre à l’Europe de renouer avec l’industrie de la radiothérapie en fabriquant de nouveau des systèmes médicaux en France. Provence Promotion accompagne l’entreprise avec RisingSud sur l’ensemble de ces sujets, de l’innovation aux subventions pour soutenir l’agrandissement du site.

Fournisseur exclusif d’enveloppes de tubes à rayons X utilisés dans les scanners, avec une production de 20000 pièces par an, PMB assure la conception et fabrication de composants et systèmes de haute technologie pour le médical, la recherche et l'industrie. 90% sont exportés, les États-Unis absorbant à eux seuls près de la moitié des expéditions.

Pionnière dans la radiothérapie «Flash», visant à irradier les tumeurs cancéreuses sans effets secondaires sur les cellules saines environnantes, PMB met au point actuellement ses premiers essais cliniques en partenariat avec le Centre Hospitalier Universitaire de Lausanne. "Une radiothérapie classique représente une quarantaine de séances avec des effets secondaires. Un seul traitement flash réduit la toxicité de 30%. Ce sera le premier appareil au monde qui interviendra en intra opératoire", s’enthousiasme le Pdg de PMB, Marc Delmas.

En 2023, l’hôpital de la Timone devrait également accueillir une machine pour des essais cliniques. Un tel système permettrait à la France de renouer avec la fabrication de matériels de radiothérapie. Il devrait doubler le chiffre d’affaires de l’entreprise qui connaît une expansion sans précédent. "Nous sommes passés de 15 à 30 M€ de chiffre d'affaires entre 2006 et 2021, avec 15 à 20% par an destinés à financer la R&D. Nous misons sur l’innovation et souhaitons nous rapprocher encore davantage de l’écosystème académique, université et grandes écoles, afin d’attirer chez nous les jeunes ingénieurs diplômés. Nous comptons sur l’environnement agréable de la Provence pour attirer les profils très recherchés", souligne Marc Delmas.

Un site de 8 000 m² en 2023

"J’ai participé à des missions au Japon et aux Etats-Unis avec l’agence de développement économique Provence Promotion. Elle favorise l’émergence d’un écosystème de start-up, la venue d’investisseurs et nous offre la possibilité de trouver des aides pour financer nos projets. Nous bénéficions de l’appui du pôle Eurobiomed qui, grâce à la labellisation de projets innovants, améliore le projet et facilite l’octroi de subventions", détaille le chef d’entreprise. Aujourd’hui, le site de 6 000 m2 dans lequel l’entreprise a investi 20 M€ depuis 2013 est devenu trop étroit. "Nous démarrons fin 2022, une extension de 2 000 m2 pour y bâtir une casemate dans laquelle nous testerons des accélérateurs de particules", annonce Marc Delmas qui prévoit de recruter au terme de son projet d’extension 100 personnes supplémentaires. 

Dix ans plus tôt, en 2012, la PME s’est lancée dans le médical en concevant iMiGiNE®, un outil révolutionnaire de production de radiopharmaceutiques injectables servant au diagnostic.

Placé à proximité directe des patients et des centres de recherche, l’appareil est capable de produire de façon automne les radio-traceurs, utilisés en TEP-scan et ainsi de délivrer le jour même un diagnostic précis pour caractériser rapidement la maladie. "Avec le CEA, nous avons installé un système iMiGiNE à l’hôpital Frédéric Joliot à Orsay, un autre à Nancy et un cyclotron en Guadeloupe ouvrant la voie à la prochaine génération de diagnostic par imagerie moléculaire", souligne Marc Delmas. PMB est une filiale d’Alcen, un groupe familial basé à Paris dirigé par Pierre Prieux.