Vasco et Carbon4PUR, deux programmes scientifiques pour réduire l’impact des industries sur l’environnement.
Capter les fumées qui s’échappent des imposantes colonnes de cheminées des industries de Fos afin de réduire la pollution atmosphérique, voire même les valoriser en les transformant en biocarburants, bioplastiques ou en extraire de précieuses molécules… C’est le pari de Vasco et de Carbon4PUR, deux programmes, transrégional pour le premier, européen pour le second. Quand la Zone Industrialo Portuaire de Fos se transforme en véritable labo de R&D à ciel ouvert, le port de Marseille-Fos et la Métropole Aix-Marseille-Provence accompagnent les industriels dans leur démarche de transition énergétique…
Un air de renouveau flotte sur la ZIP de Fos avec des expérimentations scientifiques qui pourraient à terme contribuer à réduire l’impact des industries sur l’environnement.
Depuis dix ans maintenant, le Port de Marseille-Fos travaille en collaboration avec 12 partenaires sur un programme de recherche appliquée Vasco 2, consistant à piéger les fumées industrielles grâce à des microalgues et à les transformer en biobrut. «Marseille-Fos, troisième port mondial pour les hydrocarbures, a souhaité se positionner sur les filières biocarburants et chimie verte. Nous avons retenu la technique de la bio remédiation à base de microalgues dans quatre bassins positionnés chez Arcelor-Mittal Fos-sur-Mer, Solamat-Merex, Kem One et à Palavas sur la plate-forme de recherche de l’Ifremer. Les algues, récoltées et centrifugées, sont transformées par le Liten de Grenoble en biobruts par liquéfaction hydrothermale», explique Michaël Parra, coordinateur du projet Vasco2, rattaché au département valorisation domaniale et développement durable du Port de Marseille-Fos.
Au terme de trois ans et demi de travaux et d'un investissement de 2M€ (dont la moitié financé par l’Ademe), Vasco2 touche à sa fin avec de riches enseignements pour les parties prenantes. «Nous avons préféré l’eau douce filtrée non potable à l’eau de mer. Nous captons à la fois du CO2, des Nox et des particules. Nous souhaitons avec Vasco 3 passer à un démonstrateur en taille réelle en opérant des lagunes de 3 000 m² avec des matériels de surveillance de l’eau et de l’air» complète Michaël Parra qui espère une finalisation du projet en 2019 pour une mise en production à l'horizon 2023/2024. A la clé, de nouveaux débouchés industriels comme par exemple la fabrication de bioplastiques qui compte parmi les axes de développement de l’Appel à Manifestation d’Intérêt Provence Industry’Nov lancé en avril 2018 en faveur de l’écologie industrielle appliquée, la transition et l’efficacité énergétiques, les biocarburants et la bio-industrie.
Sur les 10 000 ha de la zone industrialo portuaire de Fos, un autre programme de recherche Carbon4PUR* s’inscrit dans une démarche de valorisation des effluents industriels. Associant 14 partenaires internationaux dans le cadre du projet européen H2020, ce programme porte sur le recyclage du CO2/CO émis par ArcelorMittal. Covestro transforme le CO2 du sidérurgiste en composants intermédiaires entrant dans la fabrication de plastiques polyuréthanes, des polymères aux applications variées (résines époxy, isolation thermique …). « Nous devons considérer les déchets comme une ressource. Une approche trans-sectorielle comme celle recherchée par le consortium Carbon4PUR constitue la bonne voie pour atteindre cet objectif (…) », déclare Markus Steilmann, directeur général de Covestro. Ce projet initié en octobre 2017, pour une durée de trois ans, représente un budget supérieur à 7 M€. Il a fait l’objet d’une présentation détaillée le 20 mars 2019 au port Center de Fos.
(*) Le consortium associe également Recticel N.V, Megara Resins – Fanis Anastassios S.A, Université de Gand, Université de Leyde, DECHEMA Gesellschaft für Chemische Technik und Biotechnologie, Université technologique de Berlin, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, South Pole Carbon Asset Management Ltd, Université technique RWTH d’Aix-la-Chapelle, PNO Consultant, Imperial College London et le Port de Marseille Fos (GPMM).