Abaisser l’empreinte carbone en agissant sur le transport.
350 industriels, chargeurs, transitaires, opérateurs de transport ont participé à la deuxième édition de Medlink Solution Day, le 2 octobre à la Chambre de commerce et d’industrie d’Aix-Marseille-Provence pour découvrir l’offre ferroviaire et fluviale sur l’axe Méditerranée Rhône-Saône (MeRS). L’ambition de rapprocher les ports fluviaux maritimes de l’axe Méditerranée Rhône-Saône (MeRS) voulue par Emmanuel Macron en 2021 dans le plan « Marseille en grand », aujourd’hui combinée à la stratégie ferroviaire de reconquête du fret et à la nouvelle stratégie fluviale de 2024, vise à retirer du fret à la route en misant sur la massification. Lors de cet événement, Provence Promotion et Only Lyon ont aligné leur prospection pour promouvoir conjointement cette offre contribuant à décarboner les industries et le transport logistique.
Sortir du tout camion pour explorer des itinéraires bis propices à la décarbonation en basculant les marchandises sur le Rhône, la Saône et sur les sillons ferroviaires… La convention d’affaires Medlink Solution Day a jeté l’ancre à Marseille, le 2 octobre, pour une deuxième édition après le succès lyonnais en 2023.
Organisée par l’agence de promotion de l’axe Medlink Ports qui rassemble 70 adhérents agissant à l’échelle de la Méditerranée, du Rhône-Saône, cette journée a débuté par une matinée de rencontres d’affaires ente 350 participants, chargeurs et offreurs de solutions douces. «L’hinterland, l’offre foncière le long de l’axe contribue à l’attractivité de l’offre multimodale. L’objectif consiste à augmenter les flux grâce à l’engagement de la CNR, de VNF et de SNCF Réseau à jouer de la complémentarité de réseaux et à massifier», souligne Thomas San Marco, directeur exécutif de la Compagnie Nationale du Rhône, président de Medlink Ports et vice-président de la CCI de Lyon.
Les ports et gestionnaires de réseaux s’unissent tout comme les agences Only Lyon et Provence Promotion qui prospectent désormais d’une seule voix, aux côtés des ports, pour convaincre les industriels internationaux de la pertinence de l’axe Méditerranée Rhône-Saône dans le cadre de la réindustrialisation verte. «La démarche de BUT repose sur la RSE. Nous effectuons 80 % de nos transports entre Fos et Lyon en fluvial et 19% par train, nous avons des stocks flottants. C’est un avantage économique et opérationnel. Depuis dix ans, nos volumes sur le fleuve ne font que progresser à la demande de la direction générale», souligne Thomas Daudré-Vignier, directeur logistique chez BUT.
A l’heure où les ports du range nord frisent la saturation foncière et multimodale, l’offre homogène —proposée le long deux grands fleuves le Rhône et la Saône et dans les zones d’activités provençales et rhônalpines— constitue un formidable potentiel pour les industriels et logisticiens en quête d’un développement au cœur de l’Europe connecté au port de Marseille Fos. Un vaste corridor décarboné se dessine grâce à une offre fluviale et ferroviaire. «Nous travaillons aux côtés des collectivités pour réindustrialiser l’axe, proposer une offre plug and play sur un catalogue de foncier disponible. Les délais pour les procédures d’implantations sont accélérés à 12 mois contre 24 à 36 mois habituellement. Nous avons également trouvé du foncier pour les opérations de compensation», explique Laurence Borie-Bancel, présidente du directoire de la CNR. 20 000 ha sont disponibles près des ports maritimes et fluviaux.
Gestionnaire du réseau fluvial, la compagnie nationale du Rhône procède actuellement au renouvellement de quatre conventions de sous-traités de concession arrivant à échéance fin 2024 : à Lyon, Salaise-Sablons, Portes-lès-Valence et Arles. «Cette remise en concurrence vise à développer l’activité, la massification fluviale et ferroviaire. Ces objectifs figurent dans les cahiers des charges de nos terminaux avec l’ambition de décarboner la chaîne globale d’approvisionnement», souligne Laurence Borie Bancel.
Aujourd’hui, 80 % des marchandises empruntent la route et seulement 4 % du fret circule sur l’axe Rhône-Saône. Dans le cadre de leurs stratégies multimodales, le déploiement d’offres par les principaux armateurs mondiaux, avec la multiplication des pré-et post-acheminements fluviaux et ferroviaires, contribuera à l’essor de ce corridor vert.