Marseille en passe pour devenir la capitale mondiale de l’immunologie

97 M€ pour faire rayonner à l’international le Marseille Immunology Biocluster

Emmanuel Macron révélait, en mai 2023, de nouveaux lauréats de l’appel à manifestation d’intérêt national « Bioclusters » lancé dans le cadre de France 2030. Une distinction assortie d’une dotation de 400 millions d’euros. La labellisation de Marseille Immunology Biocluster « MIB », portée par Aix-Marseille Université et ses partenaires académiques et privés, constitue une véritable reconnaissance de l’expertise historique du territoire. Cette annonce a déjà un retentissement outre-Atlantique et contribue à accélérer la recherche en immunologie au cours des dix prochaines années.

Marseille Immunology Biocluster (MIB), a été désigné, le 12 mai 2023, parmi les cinq lauréats de l’Appel à manifestation d’intérêt lancé par  l’Agence Nationale de la Recherche, aux côtés notamment du "Paris Saclay Cancer Cluster", pour une enveloppe totale de 400 millions d’euros.

À la clé de cette labellisation, inscrite dans le plan France 2030, 97 millions d’euros de financements pour hisser Aix-Marseille au rang de champion international de l’immunologie. «Nous sommes fiers ! Cette sélection démontre l’excellent niveau de la recherche dans le domaine de l’immunologie, les compétences des médecins et des enseignants chercheurs et notre capacité à fédérer les acteurs moteurs du territoire», souligne Eric Berton, président d’Aix-Marseille Université (AMU).

Cinq plates-formes dédiées à la production d’anticorps monoclonaux

Chef de file du "MIB" et catalyseur d’innovation aux côtés de 18 membres fondateurs (CNRS, Inserm, Institut Paoli-Calmettes, AP-HM, Innate Pharma, ImCheck Therapeutics, Alderaan Biotechnology, le laboratoire Servier, le CHU de Brest…), AMU a réussi le tour de force de fédérer, de la paillasse du chercheur aux jeunes spin-off en passant par les laboratoires de production de médicaments.

Après six mois de dialogue avec l’État sur la définition de la feuille de route et de la constitution des équipes, le "Marseille Immunology Biocluster" verra officiellement le jour en janvier 2024 au sein de la Faculté des Sciences médicales et paramédicales de la Timone. Le MIB sera dirigé par un binôme, un responsable scientifique et technique et un PDG, chargé du volet administratif et comprendra trois collèges réunissant les mondes académique, industriel et les collectivités territoriales. 30 M€ seront alloués à la création et à l’installation, sous deux ans, de cinq plates-formes de recherche pour ce projet d’une durée de dix ans.

Entre 200 et 500 nouveaux emplois pour Aix-Marseille

D’ici deux à trois ans, entre 200 et 500 emplois directs seront créées. Une quarantaine de start-up devraient voir le jour d’ici 2030 avec l’appui de la SATT Sud-Est, de l’incubateur Impulse, des Capital Venture et des fonds d’investissement internationaux. «Compte tenu de nos projections, nous devrions parvenir à générer 2mds € de richesse sur le territoire en nous appuyant sur les perspectives de développement de la R&D. Le MIB a vocation à accélérer la recherche de nouveaux anticorps d’immunothérapie contre les maladies incurables ou invalidantes où l’immunologie joue un rôle central», détaille Denis Bertin, vice-président d’Aix-Marseille Université et de la fondation A*Midex.

Un nouvel écosystème qui suscite l’intérêt de l’Amérique du Nord

Pas encore officiellement installé, le MIB suscite déjà un vif intérêt aux États-Unis et des visites à Marseille sont déjà programmées. Des prémices à de nouveaux investissements en Provence. Après avoir soutenu le dossier de candidature et contribué à l’installation d’Abtech Therapeutics, d’Ipsomedic, d’Imcheck Therapeutics, d’OZ Biosciences, l’agence de développement économique Provence Promotion, partenaire d’AMU, devrait continuer à attirer les grands comptes et contribuer à la croissance de cette communauté autour de l’immunologie.

«Cet écosystème devrait attirer des start-ups, les laboratoires de R&D des big pharma, des étudiants. Nous voulons devenir la place forte de la formation en immunologie du Bac Pro jusqu’au Bac +8, du technicien au docteur. Les essais cliniques seront réalisés à l’Hôpital Sainte-Marguerite. Les maladies auto immunes constituent un vaste champ de recherche et notre objectif consiste à concevoir des thérapies basées sur une approche individualisée des patients atteints de maladies inflammatoires chroniques, de maladies auto-immunes, de cancers et de maladies infectieuses», précisent Denis Bertin et Eric Berton.

Ce succès à l’échelle nationale et internationale rejaillit sur le territoire auprès des acteurs économiques qui souhaitent contribuer à son financement.

Plus de de 350 millions de personnes dans le monde souffrent de maladies auto-immunes. Marseille peut s’enorgueillir de posséder une réelle expertise depuis 50 ans dans ce domaine de la recherche fondamentale. Le développement de thérapies en immunologie s’appuyant sur des chercheurs d’exception : Daniel Olive, Eric Vivier et Bernard Malissen et ayant été initiés par des pionniers comme Michel Fougereau, François Kourilsky ou Claude Mawas.